Jura à vélo
Août 2020
En cette année de pandémie il est préférable de ne pas trop passer les frontières, de peur de se retrouver soudainement en quarantaine au retour de vacances. Nous avons donc décidé de continuer d’explorer le Jura suisse. Nous y sommes déjà allés en 2006 et 2011, mais sans rejoindre Bâle ! Ce sera donc pour cette année. Et puisque c’est toujours compliqué de prendre le train avec les vélos, nous redescendrons par le plateau suisse pour rentrer chez nous.
Afin de varier les plaisirs nous partons avec notre plus petite tente, l’Exped Cetus II UL, afin aussi d’économiser notre Hilleberg.
Jour 1 | Lausanne – Orbe | 45 km | 3 heures de vélo | 533 mètres de dénivelé positif
Départ de la maison en fin de matinée avec le quart d’heure vaudois ; il ne fait pas très chaud et on est content de rouler, sauf dans les montées. On souffre un peu, car c’est la première journée, on doit se mettre en jambe. La traversée de la plaine est un peu monotone, et on arrive à Orbe au milieu de l’après-midi (petite étape pour commencer). Le camping TCS d’Orbe est sur une petite colline dans une très belle pinède. On a de la place, de l’ombre et du plat, tout ce que souhaite un campeur. Et en plus on s’offre une boisson de récupération, une bière fraiche sans alcool ! Le patron est sympa et l’accueil chaleureux. Belle découverte que ce camping. Les freins de Sony ont fait du bruit durant la journée, on essaie de régler cela.
Jour 2 | Orbe – Fleurier | 43 km | 4 heures de vélo | 1200 mètres de dénivelé positif
Un monstre orage est prévu pour midi alors on met le turbo et en moins de deux heures on est prêt à partir. On commence avec une heure de montée modérée jusqu’à Baulmes. L’orage passe à côté, même si on reçoit quand même la drache ; on s’équipe avec la veste et le pantalon de pluie, mais on est « tchif ». Heureusement, avant la montée au col de l’Aiguillon, la pluie cesse et on peut entamer la grimpée un peu plus à l’aise sur le vélo. Ce sera 7 kilomètres en 1 heure 45 pour un dénivelé positif de 610 mètres. Nous sommes contents d’arriver en haut ! Par contre la descente de l’autre côté est glaciale car le ciel est couvert et on est en forêt. On remet la veste. On a de la chance de profiter d’un rayon de soleil pour le pique-nique de midi.
Après l’Auberson on traverse une jolie petite vallée, agréable à rouler, puis de charmants villages sur une route à flanc de coteaux. On finit par une longue descente sur Fleurier, dans le Val de Travers. Le vélo de Sony fait toujours du bruit en freinant. Il y a deux magasins de vélo au village, mais ils sont fermés les lundis ! On s’installe au camping qui se trouve entre une très belle falaise et la rivière. Visuellement charmant, mais basique. Dommage que la route cantonale passe juste à côté. On part faire des courses à la Migros et on est surpris de voir que personne ne porte de masque, alors que c’est obligatoire dans le canton du Jura ! On réalise alors que nous sommes sur Neuchâtel. On achète et installe des nouveaux freins pour Sony en espérant que cela résolve le problème ; on sera fixé demain lors du premier freinage.
Jour 3 | Fleurier – La Chaux-de-Fonds | 42 km | 2 heures 30 de vélo | 770 mètres de dénivelé positif
Départ sous le soleil avec les 10 premiers kilomètres très agréables en bord de rivière. Mais cela ne dure pas, et à Travers il y a un brusque changement : 4 kilomètres de montée avec une pente de 9% et un dénivelé de 350 mètres ; heureusement moins raide qu’hier, à l’ombre dans la forêt, et surtout plus courte ! Un beau rocher blanc et plat nous attend en haut pour la pause de midi, mais Reno a besoin d’un dossier … alors on continue. Un haut plateau avec plein de fermes, mais toujours pas de banc … alors on continue. Le ciel s’assombri. « Des troncs d’arbre, ça te convient Reno ? » A peine installé et mangé deux bouts de pain qu’il commence à pleuvoir. C’est la drache. On saute dans nos vestes et pantalons de pluie et on continue afin de ne pas prendre froid. Un cycliste « requin » nous souhaite bonne chance, nous faisons de même. Il y a plein de bancs à La Sagne, c’est un peu tard ! Et le soleil est de retour. Après une courte mais raide grimpée, on s’accorde une petite pause sur un banc au soleil, finalement. Le chemin est agréable avec des petites montées et descentes ; tout cela sous un ciel dramatique et menaçant. Une dernière averse et nous arrivons au camping de La Chaux-de-Fonds. Pour celles et ceux qui se demandent ce qu’est devenu le bruit des freins de Sony, le mécano Reno a fait du bon travail. Tout est silencieux. On mange au restaurant du camping ce soir. Beaucoup de clients de la ville, cela semble être une excellente adresse.
Jour 4 | La Chaux-de-Fonds – Saignelégier | 36 km et 6 km | 3 heures de vélo | 620 mètres de dénivelé positif
La nuit a été mouvementée pour Reno et il s’est tordu une cheville en courant aux toilettes dans le noir. Cela lui a aussi coûté un slip … Sony, quant à elle, a dormi comme une pierre ; elle n’a découvert les aventures de la nuit qu’au petit matin ! L’étape du jour se résume à un parcours très vallonné dans de beaux paysages. On a les jambes un peu lourdes, mais heureusement Reno ne sent pas sa cheville en pédalant. Un petit vieux nous rejoint et fait quelques kilomètres avec nous, il parle des voyages à vélo avec Reno.
On le quitte à une petite auberge au bord de la route où nous mangeons un plat de fromage et saucisson … que nous regrettons dans la montée qui suit. Digestion de gras et raidillons ne font pas bon ménage chez un cycliste ! Jambes et estomacs lourds jusqu’au Mont Soleil et ses éoliennes. C’est le 4ème jour et on sent une certaine fatigue, heureusement l’étape est courte. A Saignelégier, la foule habituelle … et nous avons choisi une place où des pives de pin tombent. On hésite à mettre les casques ! On fait un saut à la Coop du village et nous cuisinons sous la pluie. On tente sans succès d’installer un tarp pour nous protéger. Vers 22h Reno se lève pour aller demander à un groupe qui joue de la musique country depuis l’après-midi de cesser. Un agréable silence s’ensuit !
Jour 5 | Saignelégier – Courgenay – Porrentruy | 61 km | 4 heures 30 de vélo | 720 mètres de dénivelé positif
Déjeuner avec les guêpes … La tartine de confiture qui sert d’appât a un grand succès. Cela n’empêche pas quelques spécimens de se poser sur les tartines que nous nous apprêtons de mettre en bouche ; en avaler une sonnerait la fin de notre voyage, pour le moins !
On reprend la n° 7, et pendant plus d’une heure on roule sur un terrain vallonné, typique des Franches Montagnes. La descente sur Sainte Ursanne est raide et longue, on croise même des cyclistes assistés qui ont de la peine. Respect à une femme d’un certain âge en surpoids qui pousse son vélo avec sacoches, alors qu’elle en est seulement au début de la grimpée …
On arrive vers midi à Sainte Ursanne où nous prenons une pause bien méritée à l’ombre sur un banc, la chaleur est étouffante. Cette petite ville est de toute beauté car les ruelles et les bâtiments gardent un cachet médiéval. On mange juste une barre de céréales, car une montée nous attend : 6 kilomètres pour un dénivelé de 360 mètres. Heureusement ça roule bien, partiellement à l’ombre et ce n’est pas trop raide. Après quelques minutes, « Bang », le pneu arrière de Sony se dégonfle en une fraction de seconde, à cause du poids des sacoches. Dommage, nous avions un bon rythme ! On se met de côté, décharge le vélo et sort la trousse de secours. Reno, le mécano, se met au travail : non seulement la chambre à air est trouée, mais en plus le pneu est déchiré sur quelques centimètres ! On met une rustine sur la chambre à air et une, spéciale, à l’intérieur du pneu. Cela nous prend une heure. On continue et cela semble tenir, on finit la montée jusqu’au Col de la Croix. Et lorsque nous entamons la descente, Sony entend un bruit bizarre : Padang ! Padang ! Padang ! On s’arrête et on voit que la rustine du pneu n’a pas tenu, la chambre à air sort de la déchirure. On n’a pas le choix, on doit changer le pneu – d’où l’importance de toujours en avoir un de rechange avec soi, en l’occurrence ce sera le pneu que nous avons acheté en Islande au prix fort (80 CHF) lors du dernier voyage là-bas ! On s’installe sous un avant-toit de ferme, à l’ombre, pour de nouveau une heure de pause technique. Merci Reno ! Ensuite à nous la descente ! On continue notre chemin sur la n° 7 pour rejoindre Courgenay. Le temps passe et les kilomètres se succèdent, mais toujours pas de Courgenay ! C’est arrivé à Chamoille qu’on se rend compte qu’on a manqué la bifurcation. Grand moment de désespoir avec des dizaines de cigognes qui tournent dans le ciel et le constat que Courgenay est derrière nous. On rebrousse chemin. Arrivé à Courgenay, on a de la peine à trouver le camping, mais c’est normal … car il n’existe plus ; et cela malgré qu’il soit clairement indiqué sur la carte vélo ! On se retrouve devant une grille fermée et un espace laissé à l’abandon. Nous sommes donc maudits ce jour.
Il est 17h, on envisage un bref instant de planter la tente dans un endroit désert, mais on n’est pas psychologiquement préparé. On regarde sur la carte et le prochain camping est à Porrentruy, à 4 km. On vérifie sur Internet qu’il existe bien et on enfourche à nouveaux nos bécanes. On se réjouit de plus en plus de la bière fraiche au bord de la piscine où devrait se trouver le camping. Je dis bien « devrait », car en fait lui aussi a disparu, remplacé par un immense chantier. L’ont-ils mis ailleurs ? On questionne un monsieur qui travaille dans son jardin, et qui nous informe qu’il n’y a plus de camping à Porrentruy et que le plus proche est à 14 km avec un sacré raidillon en prime ! Il a dû voir notre désespoir, car il nous propose de planter la tente à l’arrière de sa maison en chantier. Silvie et Gabi nous sauvent la journée (et la nuit). On installe la tente, on rencontre leur fils très sympa qui rénove un van, puis on quitte nos hôtes (on ne veut pas trop les déranger) et on va en ville (très belle entre parenthèses) pour manger une pizza et savourer cette très attendue bière. Au retour Silvie et Gabi sont sur leur terrasse et nous invite à boire un verre. On passera une très agréable soirée en leur compagnie en refaisant le monde, avec une magnifique vue sur le château de Porrentruy éclairé. On visite aussi leur maison en rénovation. Lui sera à la retraite dans une quinzaine de jours. On les remercie pour l’accueil chaleureux et leur souhaite une longue et agréable retraite. Quelle journée !
Jour 6 | Porrentruy – Kaiseraugst | 75 km | 5 heures de vélo | 901 mètres de dénivelé positif
Debout à 7h. On déjeune avec nos hôtes, accompagné du magnifique chien du fiston. On les quitte avec un petit pincement au cœur. On passe dans un garage Michelin pour acheter un pneu pliable, le seul model qu’ils ont est le 26/2.0, exactement celui qu’on veut ! On prend finalement la route vers 10h. On passe devant le magnifique magasin noir Lamborghini avec ses modèles les plus colorés en vitrine. Ça en jette, mais difficile de mettre les vélos sur le toit …
Le chemin vélo n° 64 nous mène jusqu’à Cornol où nous reprenons la n° 7. A partir de Charmoille (que nous avons déjà visité hier …) il y a une montée en faux-plat assez longue ; pour arriver en France (commune de Lucens) ; puis de nouveau en Suisse (toujours commune de Lucens), et encore en France, et en Suisse, selon que l’on est à gauche ou à droite de la rivière que nous longeons. Le chemin est très beau, le ciel est bleu, et nous avons la fraicheur de la rivière et l’ombre des feuillus. Et tout cela en descente ; un vrai régal. On file, et on dépasse même un vélo électrique ! A Neumühle on fait une petite pause. On y avait passé un très chouette week-end avec la famille de Sony à l’occasion de l’anniversaire de sa maman, il y a 10 ans. Gite et couvert de grande classe !
7 km plus loin, à Kleinlützel, une autre montée nous attend : 5.3 km pour 350 mètres de dénivelé. Ce ne sont pas les 6% qui nous tuent, mais bien la chaleur. C’est la journée la plus chaude de notre périple. Nous mettons 1h15 pour y venir à bout, c’est heureusement ombragé avec une agréable petite bise. A Mariastein on voit Bâle au loin. On prend un raccourci à travers Therwil-Reinach, mais il s’avère plus long que prévu. Finalement on retrouve la route du Rhin – la n° 2 – que l’on suit jusqu’à Kaiseraugst. Beaucoup de vélos électriques avec plaque. Il continue à faire chaud et les petites montées sont nombreuses. C’est juste un peu avant Kaiseraugst que l’on voit enfin le Rhin. Le camping est plein, aussi parce qu’il y a une piscine, qu’il fait très chaud et que c’est les vacances ; mais on trouve une minuscule place, entre la petite tente d’un couple de cyclistes romands et l’immense tente d’un couple de hollandais, pour avoir les pieds dans l’eau.
Il y a un resto avec des petites choses à manger (hamburger, salade, frites, fish and chips, etc.), mais quand on se décide enfin à commander, à 19h35, on nous informe que la cuisine est fermée, à 19h30 … sauf évidemment pour les connaissances du chef, qui eux peuvent encore commander. Sans commentaire ! Profond sentiment d’injustice !
On se contentera des sachets lyophilisés de survie, mais mangés au bord du Rhin devant un féérique coucher de soleil.
Jour 7 | Kaiseraugst | jour de repos
Journée de repos au milieu de notre périple. Première tâche essentielle, la lessive. Pas une mince affaire afin de ne pas louper son tour et devoir attendre 2 heures en plus, car la machine est très prisée. On reste donc vigilant presque toute la matinée pour avoir des habits propres et secs.
Après le repas de midi on va visiter le site d’Augusta Raurica, impressionnant et bien rénové. Un plaisir de se promener au milieu de ces ruines, avec une mention toute particulière pour le puit au fond d’un corridor sombre et humide. Au retour on fait des commissions pour le repas du soir et la suite de l’aventure. Dans l’après-midi Reno descend deux fois à la nage les quelques 200 mètres prévus dans le Rhin. Le courant n’est pas trop fort et s’est agréable de se laisser emporter dans l’eau fraiche. Tout est prévu, le ponton pour entrer dans l’eau et celui pour en sortir. Cette activité est un must dans ce camping.
Le soir se résume à admirer une nouvelle fois le coucher de soleil, avec les couleurs qui passent du bleu ciel au rouge pour finir en bleu nuit, et tout cela se reflétant dans l’eau. Un plaisir pour les yeux et l’âme.
Jour 8| Kaiseraugst – Bad Zurzach | 70 km | 4 heures 15 de vélo | 379 mètres de dénivelé positif
On reprend la route du Rhin n° 2. Pas de soleil pour ce début de journée, marqué par la vision étrange de la centrale nucléaire de Kaiseraugts qui rappelle celle de Tschernobyl : moche, vétuste et grise ! Un rien flippant.
Sony aperçoit un étrange château au loin. On trouve un chemin pour s’approcher et on découvre ce que je croyais être un effet spécial de la publicité pour les bières Feldschösschen, la magnifique et gigantesque bâtisse symbole de la marque. Un mélange de château et d’usine ancienne, au bord d’un golf. On traverse ensuite les villes de Rheinfelden et de Laufenburg. Malgré le fait que l’on soit sur la route du Rhin, on n’est pas souvent au bord de l’eau, par contre on traverse de belles forêts. Journée des centrales nucléaires, car ce matin c’était Kaiseraugst, et l’après-midi on passe à côté de Leibstadt et de sa tour de refroidissement. Elle correspond plus à ce qu’on imagine et elle est « belle », même si cela reste une centrale nucléaire !
Le camping de Zurzach est un peu bof … même pas au bord du Rhin ! Ils ont mis le parking pour les voitures au bord de l’eau et le camping en retrait ?!?!?!
Jour 9| Bad Zurzach – Aarburg | 67 km | 4 heures 30 de vélo | 618 mètres de dénivelé positif
Départ vers 9h30, mais à 2 kilomètres du camping, crevaison de pneu avant pour Sony ! Une bête spirale de pince à linge ! Et cela juste avant une montée. Gopfridstutz! On a fait des milliers de kilomètres sur les pierres abrasives islandaises sans crever, et ici, sur les routes suisses, deux crevaisons en quelques jours …
La montée du Zurzachberg n’est pas très raide, mais il y a du trafic. On rejoint à Döttingen la n° 8, la route de l’Aare, mais à cause de Beznau (troisième centrale nucléaire de notre voyage) on doit faire un détour dans les vignes, et ça grimpe. On est loin de l’Aare, que l’on ne rejoint qu’à Brugg, très belle petite ville, avec une partie ancienne au bord de l’eau, et une grande fontaine au milieu d’une belle place pavée. Quelle surprise lorsque l’on voit que cette fontaine est profonde de 2 mètres … Le chemin vélo entre Brugg et Olten est superbe car il longue l’Aare et est très sauvage.
Ce soir ce n’est pas camping, mais une belle nuit de sommeil chez la sœur de Sony à Aarburg.
Jour 10| Aarburg – Utzenstorf | 44 km | 3 heures de vélo | 339 mètres de dénivelé positif
On quitte la sœur de Sony et sa famille pour rejoindre ses parents à Utzenstorf. Mais avant on s’arrête chez « Bike » pour acheter un pneu de rechange, on ne sait jamais ! Il n’y a pas de 2.0 alors on prend un marathon Schwalbe (notre marque préférée) 1.75, cela ira aussi.
Puisqu’on a une courte étape, on en profite pour manger à midi un hamburger dans la sympathique rue piétonne de Wangen an der Aare. Après Wangen on quitte la n° 8 et on coupe à travers Deitingen, Subingen, Kriegstetten, Obergerlafingen. Accueil chaleureux à Utzenstorf chez les parents de Sony que l’on ne voit malheureusement pas assez souvent. Avant d’aller au lit on apprend que demain sera un jour très venteux … on risque bien de l’avoir de face ! On verra bien.
Jour 11| Utzenstorf – Morat | 72 km | 5 heures de vélo | 408 mètres de dénivelé positif
Le papa de Sony est surpris que l’on soit déjà debout à 7h30, mais une plutôt longue étape nous attend. Durant les premiers 14 kilomètres jusqu’à Derendingen on est à l’abri du vent ; on suit l’Emme tout en étant dans la forêt. A Soleure on remonte un peu dans le Buechiberg. Il y a de nombreuses rafales de vent, et en plus de face, mais on traverse de beaux petits villages. A Büren an der Aare on rejoint la plaine. 3ème crevaison à Lyss, une petite mais robuste épine dans le pneu arrière de Sony. On est maudit ! On traverse le Seeland, avec toujours beaucoup de vent de face et des odeurs d’oignons car c’est la récolte. Partie assez monotone.
Le petit camping à Muntelier sur le lac de Morat est très sympa, soigné, charmant. On installe la tente au bord de l’eau et on a droit à un merveilleux coucher de soleil d’un rouge intense. On y resterait bien un jour de plus, mais la pluie arrive bientôt, et il nous reste deux étapes avant d’arriver à la maison.
Jour 12 | Morat – Moudon | 50 km | 3 heures 30 de vélo | 489 mètres de dénivelé positif
Le matin au déjeuner on discute de la suite. Si on continue jusqu’à Lausanne aujourd’hui, cela nous fera une étape de 80 kilomètres avec une montée de 20 kilomètres après Moudon …
On décide d’aller jusqu’à Moudon et de voir sur le moment, selon notre état et la météo, car cette étape n’est pas si plate, ça grimpe et descend beaucoup. Après le raidillon d’Avenches on regonfle les pneus à une pompe à essence. Mais quelques centaines de mètres plus loin, le vélo de Reno fait un bruit étrange. On remarque que le pneu frotte contre le garde-boue. C’est tellement énervant que Reno arrache le garde-boue. Quel silence ensuite !
On s’accorde une petite pause à Payerne. Il nous reste 25 kilomètres jusqu’à Moudon. Une des dernières montées est si pénible que Sony décide de dormir à Moudon. On a les jambes lourdes et on sent encore l’étape d’hier ; sans parler de la chaleur, 28°. Le camping est bof et on a juste un mini morceau de gazon à côté du parking, entre la borne électrique et un camping-car. C’est vraiment juste pour une nuit. Demain il va falloir se lever tôt car la pluie devrait arriver vers midi.
Jour 13 | Moudon – Lausanne | 30 km | 2 heures 30 de vélo | 634 mètres de dénivelé positif
On se lève avant le soleil ; cela nous permet de déjeuner avec une magnifique vue sur les nuages rouges-sang, annonciateurs de pluie. On charge et on est prêt au départ … sauf que le pneu arrière de Reno est plat : 4ème crevaison. Sans commentaire ! On est bon pour une heure de mécanique. Alors qu’on voulait partir tôt ! Le reste de la matinée est une course contre la montre afin d’éviter la pluie. Elle tombe une demi-heure après notre arrivée à la maison. Ouf !