JUSQU'A L'ENFER | 2017 | ISLANDE A VELO

De Akureyri à Asbyrgi en passant par les hauts plateaux de l'Askja.

Le lieu dit « L’enfer » existe bel et bien en Islande. C’est le lac de Viti et c’est un des highlights de notre voyage à vélo. Le lac de Viti se situe dans un cratère éteint où il fait bon se baigner. Dans une eau laiteuse, agrémentée d’acide sulfurique: un pur bonheur. Nous sommes d’ailleurs restés intacts… Pour y arriver nous avons choisi de passer par la piste F26 et la Gaesavatnaleid – une des pistes les plus difficiles de l’Islande. Puis une marche de 6 h aller / retour à travers les montagnes de l’Askja.

Notre récit raconte comment nous avons en plus découvert une chute, résisté au vent et à la pluie, traversé des gués, rencontré les sauveteurs de l’ICE-SAR, roulé dans l’outwash, marché sur la plus jeune terre d’Islande, poussé 12 kilomètres dans le sable, continué malgré la pluie jusqu’à Asbyrgi et littéralement explosé un pneu!

L'itinéraire du 12 août au 09 septembre 2017
 

 

Jour 1             Genève – Keflavik, en avion, 2650 km

Jour 2             Keflavik – Reykjavik, à vélo, 53 km

Jour 3             Reykjavik – Akureyri, en bus, 387 km

Jour 4             Akureyri, ravitaillement

Jour 5             Akureyri – Fossholl (Godafoss), à vélo, 54 km

Jour 6             Fossholl – Camp du Vent, à vélo, 62 km

Jour 7             Camp du Vent – Nyidalur, à vélo, 77 km

Jour 8             Nyidalur – Vallée verte, à pied, 10 km

Jour 9             Nyidalur – Gaesavötn, à vélo, 39 km

Jour 10           Gaesavötn – Camp des Oiseaux, à vélo, 29 km

Jour 11           Camp des Oiseaux – Dreki, à vélo, 43 km

Jour 12           Dreki – Lac de Viti, à pied, 16 km

Jour 13           Dreki – Camp du Brouillard, à vélo, 63 km

Jour 14           Camp du Brouillard – Reykjahlid, à vélo, 66 km

Jour 15           Reykjahlid – Nature Bath Myvatn, à vélo, 8 km

Jour 16           Reykjahlid – Skutustadagigar, à vélo, 34 km

Jour 17           Reykjahlid – Husavik, à vélo, 57 km

Jour 18           Husavik, ravitaillement

Jour 19           Husavik – Asbyrgi, à vélo, 63 km

Jour 20           Asbyrgi – Kviar – Canyon de Jökulsá á Fjöllum, à pied, 19 km

Jour 21           Asbyrgi – Botnstjörn et Eyjan, à pied, 14 km

Jour 22           Asbyrgi – Grimstadir, à vélo, 61 km

Jour 23           Grimstadir – Jökulsá á Fjöllum, à vélo, 4 km

                       Jökulsá á Fjöllum – Reykjavik Mjodd, en bus, 515 km

                       Reykjavik Mjodd – Camping de Reykjavik, à vélo, 12 km

Jour 24           Reykjavik, piscine et shopping, à vélo, 13 km

Jour 25           Reykjavik, visite et shopping, à vélo, 17 km

Jour 26           Reykjavik – Grindavik (par Kleifarvatn), à vélo, 69 km

Jour 27           Grindavik – Blue Lagoon (2x !), à vélo, 29 km

Jour 28           Grindavik – Keflavik (par la route 426), à vélo, 53 km

Jour 29           Keflavik – Genève, en avion, 2650 km

Jour 1 | Genève – Keflavik | en avion | 2650 km | beau

On se sent en vacances seulement après avoir récupéré à Keflavik nos 2 vélos et nos 2 grands sacs avec tout le matériel pour 4 semaines en Islande. Surprise: nos amis italiens – qui rentrent le lendemain à Bologne – viennent nous chercher à l’aéroport, et pendant le temps d’un souper au Guesthouse Alex on échange sur l’Islande. “Dur-dur l’Islande” remarque Angela au sujet de la météo, “mais comment vous faites à vélo ?”.

 

Conseils pratiques:

1 | A vélo en Islande, quelques conseils

2 | Comment se rendre en Islande avec des vélos

Jour 2 | Keflavik – Reykjavik | à vélo | 53 km | nuageux, pluie le soir

Après avoir monté les vélos et rangé les cartons, nous nous mettons en selle  pour rejoindre la capitale.  On choisi la manière la plus courte, à vélo, mais un peu angoissante. Sur environ 30 kilomètres on doit rouler sur la bande d’arrêt d’urgence de la route à deux voies, il n’y a pas d’alternative. Beaucoup de trafic. Ce n’est pas une partie le plaisir, en tout cas jusqu’à Hafnarfjördur où il y a le chemin vélo qui commence ! A Reykjavik ils ont construit beaucoup de voies pour vélo ces dernières années, et on n’a jamais vu autant de cyclistes islandais ! On s’installe comme d’habitude au camping de Reykjavik.

 

Conseils pratiques:

3 | Comment aller de Keflavik à Reykjavik à vélo ?

4 | Où laisser les cartons vélo à Keflavik ?

5 | Où laisser les cartons vélo à Reykjavik ?

Jour 3 | Reykjavik – Akureyri | en bus | 387 km | pluie le matin, beau le soir

Ayant déjà fait à vélo le trajet Reykjavik – Akureyri en 2011, nous optons pour le voyage en bus. Nous avons informé la compagnie Sterna qu’on voyage à vélo et nous avons acheté les billets le soir avant. Au Harpa nous attendons donc le bus de Sterna, mais un gars avec gilet jaune nous informe que le petit bus de la compagnie Gudmundur est le nôtre. Il y a bien un rack vélo à l’arrière du bus, mais le chauffeur n’a qu’un élastique: nous lui prêtons les nôtres. Sous la pluie on quitte la capitale et on arrive au Camping d’Akureyri sous le soleil.

 

Conseils pratiques:

6 | Transport public en Islande

7 | Transport de vélos avec les bus Sterna en Islande

Jour 4 | Akureyri | ravitaillement, organisation et achats | beau la journée, pluie le soir

C’est le choc: Reno crame le réchaud à essence, mais pas ses mains, ni le gazon du camping ! Heureusement ça arrive à Akureyri et pas dans les hauts plateaux à 300 km de la prochaine ville. Direction Mountain Equipement Shop. Ils n’ont pas le système à essence MSR qu’on aime bien, mais un jeune vendeur nous conseille un mini brûleur à gaz pliable. On achète aussi 2 bombonnes de gaz de 230 gr. chacune (une bombonne devrait durer environ 2h30 – en comptant 15 minutes d’utilisation par jour cela nous fera 20 jours).

On passe à l’office de tourisme pour se renseigner sur l’état des pistes de la F26. Le type du guichet nous met en communication par skype avec Safetravel. On apprend que le gué juste avant Nyidalur est actuellement profond de 50 cm et qu’il peut poser problème. On décide de quand même partir demain et espérons que le niveau de l’eau va diminuer… Direction le supermarché, où nous achetons des provisions pour 12 jours plus 2 de réserve et une carte SIM islandaise. On finit la soirée dans le hot pot à 42° de la piscine communale, qui est juste à côté du camping.

 

Conseils pratiques:

8 | Safetravel

9 | Conseils repas pour les cyclistes en Islande

10 | Quelle tente choisir pour faire un tour en Islande ?

Liste de nourriture pour 12 jours en autonomie pour deux cyclistes

 

400 gr. de café moulu

24 barres d’Ovosport

28 buchettes de sucre

3 tubes de vitamines C et magnésium

100 gr. de lait en poudre

2.8 kg de muesli

1 pain de 340 gr.

300 gr. de confiture

 

9 paquets de 6 tortillas

3 tubes de pâtes à tartiner

1 paquet de salami

6 plaques de chocolats de 150 gr.

 

8 paquets de tortellini

3 paquets de cubes bouillon

1 paquet de mini carottes

4 repas de survie lyophilisés

 

2 paquets de TUC

72 barres de céréales énergétiques

1 sachet de noix de cajoux

2 paquets de biscuits

8 cubes d’Isostar et 2 power gel

6 paquets de sucre de raison Synergy

 

Poudre Isostar pour 6 à 7 jours

Jour 5 | Akureyri – Fossholl (Godafoss) | à vélo | 54 km | couvert le matin, pluie après-midi et le soir le vent du nord en plus

C’est parti ! Les premiers 20 kilomètres sur la route N°1 sont assez variés, une petite montée, un bout plat, une descente. Puis les choses se corsent: une longue montée avec une pente de 10% sur 3 – 4 km, qui nous prend 1 heure. Avec le trafic et les 30 à 40 kg dans nos sacoches c’est assez pénible ! La descente se fait en 5 minutes, mais elle est glaciale. Il commence à pleuvoir et Sony découvre que ses sur-gants, sensés être imperméables, ne le sont pas… Visite des fameuses chutes Godafoss, où il y a beaucoup de touristes. Le camping est juste à côté, mais un peu à l’abri du bruit et surtout à l’abri du vent qui commence à souffler. Dernier repas assis à table au restaurant du coin, puisque demain on commence notre première étape sur la piste F26. Au programme: 10 jours en autonomie. Le seul luxe: 1 cafetière italienne !

 

Conseils pratiques:

11 | Quelles sacoches choisir pour un tour en Islande ?

12 | Quels habits prendre pour faire un voyage à vélo en Islande ?

Jour 6 | Godafoss – Camp du Vent | à vélo | 62 km sur les pistes F842 et F26 | vent du nord et pluie le soir

Le matin, au camping, on rencontre Anne-Marie, une Suissesse de 70 ans qui fait l’Islande à vélo, toute seule: elle a tout notre respect ! Elle nous raconte pleins d’histoires horribles: cycliste renversé par une voiture, cycliste noyé dans un gué, cycliste poussé dans le ravin par une voiture qui ne s’est même pas arrêtée… On ne se laisse pas décourager et on continue à plier la tente mouillée. Il y a le vent du nord qui souffle, mais dans la bonne direction: on aura le vent de dos ! Fait rare, qui vaut la peine d’être souligné, parce que normalement en Islande c’est plutôt le vent de face ou de côté ! On passe le signe “Malbik Endar” et apprécie la piste de terre battue sur les premiers kilomètres, mais après une demi heure nos sacoches sont déjà pleines de boue, ce qui nous donne un look d’aventuriers ! On s’arrête pour laisser passer 30 cavaliers: on adore l’allure tölt des chevaux islandais !

Découverte de la chute d’Aldeyarfoss avec ses falaises de basalte. On trouve qu’elle est beaucoup plus belle que Godafoss et il n’y a pas la moindre trace d’un touriste. Juste avant la chute on a croisé le panneau “Piste réservée aux 4×4”, le terrain devient plus vallonné et on doit parfois pousser les vélos dans les pentes plus raides. Le paysage aussi change; fini l’herbe, il n’y a que cailloux et sable à perte de vue. Vers 17h30, on monte la tente au milieu de nulle part, le vent souffle toujours et donne le nom à notre camp. A peine fini de cuire les tortellinis qu’il commence de nouveau à pleuvoir…

 

Conseils pratiques:

16 | Système de routes en Islande

17 | Les pistes des hauts plateaux

Jour 7 | Camp du Vent – Nyidalur | à vélo | 77  km sur la piste F26 | vent du nord, pluie matin et soir

Il a plu et venté toute la nuit. Après un déjeuner copieux on plie la tente sous la pluie. Le vent du nord toujours dans le dos on reprend la piste. Le paysage est assez monotone, typique de la Sprengisandur. Après 40 km la pluie s’arrête et on arrive au premier gué de la journée: il n’y a pas beaucoup d’eau et il est facile. Camper à proximité du gué aurait été une option, mais il est 15 heures et un peu trop tôt pour planter la tente: nous décidons alors de continuer jusqu’à Nyidalur. La piste est un peu up and down, de temps en temps il repleut, mais le moral est bon ! Heureusement parce que dès l’intersection avec la piste F881 qui vient de Laugafell on est  secoué par la tôle ondulée…

Vers 19 heures, 5 kilomètres avant Nyidalur, on arrive devant l’avant-dernier gué à traverser pour aujourd’hui. Reno, courageux, va en repérage: l’eau lui arrive au dessus du genoux et il y a beaucoup de courant. Heureusement il avait eu la bonne idée de prendre un bâton de marche télescopique, pour pouvoir se stabiliser dans les lits de rivières. L’eau est trouble, on ne voit donc pas le fond et elle est glaciale. Il y a trop de courant pour pouvoir passer avec les vélos chargés, il faut enlever les sacoches. Reno décide de faire les traversées: 5 fois avec les sacoches, 2 fois avec les vélos et 1 fois avec Sony. Après il ne sent plus ses pieds et le pantalon est mouillé jusqu’à la culotte. On recharge les vélos et il se réchauffe un peu en pédalant.

Au dernier gué on blêmit: il est encore plus large et plus menaçant que le précèdent ! Et pourtant le refuge / camping de Nyidalur est là, à 300 mètres. Pendant qu’on cherche un passage, une jeep du sauvetage ICE-SAR s’arrête: “Do you need assistance ?” Ce n’est pas de refus. Les deux sauveteurs nous aident à traverser en chargeant d’abord nos vélos, puis les sacoches et nous. Nous sommes impressionnés par la rapidité et leur savoir-faire pour manœuvrer la jeep dans cette eau trouble. Ils sont très sympas, mais pas très loquaces: on a à peine le temps de les remercier “takk, takk” – qu’ils ont déjà disparu !

On est très soulagé, mais Reno tremble dans son pantalon mouillé: il est presque en hypothermie. Dans ces conditions, il aurait été trop risqué de traverser. On monte vite la tente et Reno se met tout-de-suite dans le sac de couchage pour se réchauffer. Reste son pantalon à sécher. D’après notre expérience, il ne va jamais sécher sous tente, alors Sony l’apporte au refuge. La cabane ne peut pas être utilisée par les campeurs, mais la gardienne, très sympa, met le pantalon à côté du poêle quand elle apprend qu’on voyage à vélo. La ranger, Ibi, est présente aussi et nous invite à passer demain dans son bureau pour nous donner quelques conseils pour rejoindre Askja; ça tombe bien, puisque nous avons prévu de faire une journée de pause.

On a juste encore la force de manger quelque chose de froid et, pendant qu’on avale, le premiers doutes s’installent. Pour aller à Askja, nous devrons repasser les deux gués profonds, puisque la bifurcation se trouve à 5 kilomètres au nord, donc en arrière ! La seule raison de venir à Nyidalur était de nous annoncer chez la ranger et de prendre des renseignements sur la piste pour Askja. Argh, nous sommes peu enthousiastes à l’idée de devoir retraverser ces rivières.

“Alors, qu’est ce qu’on fait ? Le plan B et de continuer vers le sud. Mais, ça on a déjà fait en 2014… par contre on pourrait prendre un autre piste, celle qui passe près des lacs ? On verra demain matin: la nuit porte conseil.”

Et malgré tous ces points d’interrogation, on tombe dans les bras de Morphée, mais avec un sommeil un peu agité…

 

Conseils pratiques:

15 | Comment traverser les gués avec des vélos

16 | ICE-SAR – le sauvetage islandais

17 | Plan A, Plan B

Quelques impressions de la piste F26

Jour 8 | Nyidalur | marche à pied |  vent du nord, couvert le matin et beau l’après-midi

On a dormi 12 heures et repris des forces ! Le vent du nord souffle toujours, mais il fait sec et on peut sécher notre matos. La première chose à faire est d’aller voir l’état du gué qui nous a posé problème hier. Et là, surprise: le niveau d’eau a bien diminué et le gué est redevenu franchissable. Hier on était vraiment arrivé au mauvais moment, où le gué était à son maximum. On décide de garder le plan A et de partir pour Askja le lendemain.

Mais d’abord on passe chez Ibi, la ranger. Elle se trouve dans une petite maison en bois à côté du containeur de l’ICE-SAR. Ibi passe la saison à Nyidalur et son rôle est d’accueillir et informer les touristes, de surveiller la faune et la flore et de faire des travaux de maintenance de la piste. Elle nous conseille de prendre la Gaesavatnaleid, l’ancienne piste, qui est plus belle que la F910 et qui passe plus prêt des glaciers. Il y a 6 grands gués à traverser avant Gaesavötn, dont un qui peut être méchant. Côté prévisions du temps: demain il fera beau et sec, dimanche peut-être un peu de pluie, mais surtout le vent du nord devrait tomber… Ibi, nous annonce auprès de la ranger de Askja où nous devrons arriver dans 3 jours et on échange les numéros de téléphone au cas où.

L’après-midi on fait de la récupération active et une petite marche de 2 h dans la belle vallée verte derrière Nyidalur.

 

Conseil pratique:

18 | Pourquoi il faut se méfier des gués

Jour 9 | Nyidalur  – Gaesavötn | à vélo |  39 km sur la piste F910 et la Gaesavatnaleid | brouillard et gel le matin, beau l’après-midi

On se lève à 6 heures, il y a du brouillard et il n’y pas d’eau au camping – tout est gelé ! Heureusement on a rempli les gourdes déjà hier soir… Il fait autour de zéro degrés et il faut être sacrément motivé pour traverser les gués ! Le premier ne nous pose pas de problèmes, à part les pieds et les mollets gelés… Rapidement on fait les 5 kilomètres jusqu’au prochain gué, qui est tellement facile à traverser qu’on peut laisser les sacoches sur les vélos. C’est impressionnant de voir comme le niveau d’eau a changé depuis notre dernier passage. Juste après le gué, la piste F910 part sur la droite et la véritable aventure commence !

La F910 est plus caillouteuse que la F26; nous sentons tout de suite une différence et nous avançons moins vite. Le terrain est assez vallonné et il y a 6 grands gués à traverser. Cela prend un certain temps: il faut chaque fois enlever les chaussures, mettre les “pantoufles d’eau”, chercher un passage, enlever les sacoches, traverser en plusieurs fois avec toutes les sacoches et les vélos, sécher les pieds, remettre les chaussures, recharger les vélos… En tout on a franchit 12 gués, heureusement il y en a des petits où on peut laisser les sacoches sur les vélos, mais le paysage est très beau: on voit jusqu’au glacier Vatnajökull. Comme Ibi nous l’avait annoncé, le vent est tombé et c’est une belle journée ensoleillée.

A la pause de midi, nous sommes frappé par le SILENCE: pas un seul son dans ce désert de cailloux. Après le seul et unique pont, nous bifurquons sur la Gaesavatnaleid. Cette ancienne piste est encore plus difficile et caillouteuse que la F910, mais, pour le moment, c’est toujours possible de rouler sur les vélos. Vers 17 heures nous franchissons le dernier gué, assez profond, juste avant Gaesavötn.

Nous posons notre tente dans un terrain spongieux et humide à une certaine distance du lac. Le lac est le dernier point d’eau potable, après il n’y a que des rivières glaciaires. Leur eau est turbide et pleine d’argile, donc impropre à la consommation. Il faut faire la réserve d’eau pour 3 jours. Pour gagner du temps demain matin, nous décidons de faire le plein d’eau ce soir. Nous remplissons les outres avec 14 litres d’eau puisés dans le petit ruisseau. Gaesavötn signifie “Lac des Oies” et d’après les déjections qui jonchent le sols, on se méfie un peu de la qualité de l’eau.  Mieux vaut la traiter, mais le Steripen est en panne, alors nous mettons des Micropur.

 

Conseils pratiques:

19 | Peut-on boire l’eau partout en Islande ?

20 | Combien d’eau par jour / par personne ?

Jour 10 | Gaesavötn – Camp des Oiseaux | à vélo |  29 km sur la Gaesavatnaleid | beau

On se lève de nouveau à 6 heures et on commence l’étape directement avec une montée très raide. Tellement raide, que parfois on doit pousser les vélos à deux… On n’avance pas vite: en 2 heures on fait 7 kilomètres. Cette piste est un défi et est réputée être une des plus difficiles de l’Islande. On est plus souvent à côté du vélo qu’en selle. Même en descente on pousse, parce qu’il y a des gros cailloux sur la piste. Après la première longue montée, il y a des bouts plus plats, du sable, des cailloux et surtout beaucoup de cette pierre volcanique très abrasive. D’où l’importance d’avoir de bon pneus et une bonne monture !

Il y a aussi des gués à passer et c’est notre première expérience avec l’outwash, des ruisseaux qui sortent des glaciers et qui cherchent leur chemin à travers une plaine de sable. On est surpris par la vitesse avec laquelle l’eau arrive ! Après avoir traversé un des gués, on se sèche les pieds, on lève la tête et on voit toute la plaine de sable déjà presque inondée par l’eau, là où 5 minutes avant il n’y avait rien ! Mince, il faut faire vite ! On court en poussant les vélos pour éviter de devoir à nouveau enlever les chaussures… et c’est juste à temps: un gué de 10 mètres de large s’est transformé en gué de 50 mètres, en l’espace de quelques minutes. Il faut dire que c’est déjà midi et avec le soleil qui tape, la glace fond très vite.

A la pause de midi on croise d’autres aventuriers: un convoi de 16 Land Rover Defender avec des plaques allemandes. Pour faire les 100 kilomètres de Askja jusqu’à Nyidalur ils mettent entre 6 et 8 heures. Avec les vélos c’est 3 jours; dans de bonnes conditions ! On prend aussi notre pied dans un outwash où l’eau n’est pas encore arrivée: sur du sable dur, un peu mouillé, on peut enfin monter sur les vélos et faire du 15 km/h ! Ça nous fait du bien et en plus la vue sur les glaciers est à couper le souffle.

Après 8 heures d’effort on trouve la place idéale pour camper: le Camp des Oiseaux. Un couple de petits oiseaux, qui se chamaille, a donné ce nom. On a une vue magnifique sur le Dyngjujökull, qui fait partie du Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe. Le glacier est saupoudré de cendres noires, parce qu’en dessous passent des fissures éruptives du volcan Bardarbunga. Ce volcan est situé un peu plus à l’ouest et il a eu sa dernière éruption en 2014. Pendant toute la soirée on observe  – un peu inquiet – l’outwash. Demain on doit traverser cette plaine sablonneuse, couverte de petites rivières. Notre plan initial était de contourner cette étendu de 20 kilomètres, mais l’expérience faite ce matin, nous a montré que ça roule bien sur l’outwash – à condition de partir avant que l’eau arrive du glacier !

 

Conseil pratique:

21 | Quel type de vélo pour faire l’Islande ?

Quelques impressions de la Gaesatvatnaleid

Jour 11 | Camp des Oiseaux – Askja (Dreki) | à vélo |  43 km sur la Gaesavatnaleid | beau

La traversée de l’outwash, qui s’appelle Holuhraun, s’annonce bien: depuis notre camp nous voyons que l’eau n’est pas encore arrivée dans la plaine sablonneuse. Départ à 7h30 et, pour changer, on commence par une descente. Arrivés en bas, on cherche les poteaux jaunes qui indiquent la piste. Parfois ils sont un peu difficile à trouver, car ils sont très espacés; et on n’ose pas imaginer comment ça doit être ici avec le brouillard ou avec une tempête… Les dieux sont avec nous et on profite d’excellentes conditions: grand soleil et pas de vent. Et en plus c’est très agréable à rouler, nous filons comme des flèches. C’était une bonne idée de quand même tenter l’outwash, malgré nos craintes. Vraiment une très belle expérience qui nous procure ce sentiment de liberté que nous aimons tant lors de nos voyages à vélo ! Il faut quand même rester vigilant, parce que l’eau, même si elle n’est pas encore arrivée, a creusé pas mal de trous et de sillons dans le sable, qu’il vaut mieux contourner, sinon c’est la chute assurée. Aussi pour cette raison, c’est mieux de traverser tôt le matin, parce qu’au moins on voit les trous… Au milieux de la plaine on doit traverser un gué, mais l’eau est à moitié gelée et il est facile.

20 km plus loin on rejoint la piste F910, qui est très sablonneuse à cet endroit, mais on est encore la plus part du temps sur les vélos. La piste est belle avec son sable noir et les rochers volcaniques. Chose étonnante: on croise une jeep de la Police dans cette région reculée. On apprendra plus tard qu’ils patrouillent régulièrement dans les hauts plateaux et traquent les 4×4 qui font du Off-Road – ce qui est très mal vu en Islande, hors la loi et sévèrement puni ! On voit de loin le champ de lave énorme, issu de l’éruption du volcan Bardarbunga en 2014, qui a complètement remodelé le paysage. Nos cartes ne sont d’ailleurs pas à jour… Cette éruption était la plus grande depuis 230 ans, a duré 6 mois, mais est quasi restée inaperçue dans le reste du monde. Les rangers ont installé un point de vue, qui est le seule endroit où on a le droit de monter sur les coulées de lave, le reste est réservé au scientifiques pour des recherches. On peut faire un petit circuit fléché et marcher sur la plus jeune terre de l’Islande !

Après la visite du champ de lave de Holuhraun les choses se gâtent: la piste devient tellement sablonneuse qu’il est impossible de rester en selle. 12 kilomètres à pousser nos vélos de plus de 30 kg dans le sable nous prend 3h30. On avance par petits bouts, jusqu’au rocher là bas – pause; jusqu’au poteau jaune – pause;  jusqu’au virage – pause. Un pick-up s’arrête: “Do you have enough water ?” C’est la ranger de Askja qui s’inquiète pour nous.

On arrive un peu après 17 heure à Askja. Grand soleil, pas de vent. Et dire qu’on est dans un des coins les plus venteux du pays ! On campe sur un terrain de cailloux au Camping de Dreki. Il y a aussi un refuge, un poste de police, un bureau de ranger et bien sûr la base de sauvetage de ICE-SAR. Et toutes sortes d’aventuriers arrivés en 4×4, bus, motos ou vélos.

 

Conseils pratiques:

22 | Pourquoi il ne faut pas faire du hors-piste en Islande, même à vélo

23 | Quelles cartes pour faire l’Islande à vélo ?

Jour 12 | Askja (Dreki) – Lac de Viti | à pied | 16 km | beau

Le bol qu’on a: toujours pas de vent et le soleil qui brille ! On part pour la randonnée à travers les montagnes de l’Askja pour nous offrir un peut de détente dans le lac de Viti. Ça grimpe dans la caillasse et on a l’impression de marcher sur une montagne faite de pierre ponce: sous nos pieds ça sonne creux. Le paysage est magnifique et depuis le plus haut col on voit le lac d’Öskjuvatn: un vrai miroir !

Après 3 heures de marche on arrive au “Lac de Viti”, qui est dans un cratère éteint. Avant de plonger il faut d’abord descendre par un sentier hyper raide et très glissant. L’eau laiteuse est trop bonne et a une température agréable de 25° à 27°. On sort indemne, malgré l’acide sulfurique que contient l’eau – d’ailleurs Viti veut dire l’Enfer !

Sur le chemin de retour on admire les couleurs des cailloux: ocres, verts, noirs, blancs et rouges. On résiste à la tentation de les ramasser, ce qui est d’ailleurs interdit. Au loin on voit déjà le Herdubreid, une des cimes mythiques de l’Islande. De retour au camping on rencontre un cycliste russe, qui voyage avec un petit vélo pliable et qui écrit un livre sur son périple. Le soir on fait une petite promenade à Drekagil, les gorges juste derrière le refuge. L’eau est captée dans la rivière et amenée à Dreki dans des conduites.

 

Conseil pratique:

24 | Pourquoi il ne faut pas laisser ses poubelles dans les hauts plateaux ?

Jour 13 | Dreki – Camp du Brouillard | à vélo | 63 km sur les pistes F910 et F88 | beau

Départ vers 10h30. On reprend la piste F910 et plus tard la F88. Les premiers 10 kilomètres sont agréables à rouler sur la terre battue. Après on retrouve du sable, des cailloux et la tôle ondulée… Pause de midi devant le Herdubreid. On ne peut pas y monter, ses parois sont trop raides.

Arrivé à 16 heures au camping de Herdubreid, on demande au gardien si on peut camper un peu plus loin ? Mais on est dans la réserve naturelle de Herdubreidarlindir où le camping est interdit: il faut encore faire 30 km pour sortir du parc. Les 30 kilomètres de piste avec plein de tôles ondulées sont très ennuyeux et il y a aussi 3 gués à traverser, dont 1 assez profond et surtout très large. Le gardien avait même proposé de venir nous donner un coup de main, mais il est franchissable. Ça nous prend tout de même 1 heure, parce qu’on doit enlever toutes les sacoches. Surprise devant le dernier gué de la journée: une famille islandaise nous a attendu pour transporter nos sacoches sur le toit de leur grand 4×4. Vraiment sympa !

Le soleil se couche et on n’est toujours pas arrivé à la sortie du parc. C’est finalement à 21h qu’on va planter la tente 10 mètres après le panneau de la réserve !

 

Conseil pratique:

25 | Peut-on faire du camping sauvage partout en Islande ?

Jour 14 | Camp du Brouillard – Reykjahlid | à vélo | 33 km sur la piste F88 et 33 km sur la Ring Road N°1 | brouillard le matin, après beau

Ambiance mystique à 7h au Camp du Brouillard. On se lève assez tôt, car on doit encore faire 33 km sur la F88. Une heure plus tard le Camp du Brouillard porte mal son nom ! La météo change extrêmement vite, on part avec le soleil. Après une première montée, le paysage devient plat et assez monotone – et il y a beaucoup de tôle ondulée. Le Herdubreid est maintenant dans notre dos.

Comme prévu on rejoint la Ring Road et le goudron. On est content de retrouver un peu de bitume, mais le trafic nous fait regretter la solitude des hauts plateaux. Par rapport à notre premier voyage à vélo en 2005, il y a une nette augmentation du trafic, et nous essayons désormais d’éviter la Numéro 1, mais là, on n’a pas le choix. Le terrain reste assez plat, parfois il y a aussi des petites montées, mais rien de méchant. Tout d’un coup le paysage change et nous voyons au loin que la route va franchir un col sur une montagne rouge.

Juste avant la montée une petit pause s’impose à Hverarönd, un site hydrothermal. On a l’impression d’être sur mars, partout il y a des sources d’eau chaude, des fumerolles, des mares de boue et des solfatares. Et beaucoup de touristes: c’est un des sites les plus visités du pays.

La dernière montée nous attend, 10% de pente quand-même. Devant nous 2 cyclistes, un père et son fils, qui poussent leurs vélos (non chargés). On va bientôt les attraper, quand le père se met en selle et abandonne son fils au bord de la route, pour arriver en haut avant nous … la honte au front ! Retour à la civilisation au camping de Reykjahlid. Belle soirée: on mange des hamburgers avec couché de soleil sur le lac. Les hamburgers sont étonnamment bons, on ne s’attendait pas à grand-chose, puisqu’on les a acheté au supermarché, mais c’est un des meilleures hamburgers qu’on a jamais mangé.

 

Conseil pratique:

26 | Est-ce que les routes islandaises sont sures ?

Jour 15 | Reykjahlid – Myvatn Nature Bath | à vélo | 8 km sur la N°1  | pluie le matin, pluie le soir

Réveillés par la pluie, on s’offre une grasse matinée. Après 10 jours en autonomie il est grand temps de prendre soin de nos corps, alors départ pour les Nature Baths de Myvatn. Le cadre est joli et le matin il y a peu de monde. On profite ! Il y a plusieurs bassins avec différentes températures, notre préféré est celui à 40°. Seul bémol: les touristes qui ne se lavent pas (douche tout nu !) avant d’entrer dans les bains… Depuis que le tourisme de masse est arrivé en Islande, on a l’impression que pas mal de visiteurs s’en fichent des us et coutumes islandais.

A midi on prend le repas au restaurant des bains, ce n’est pas donné, mais on est affamé. On se régale avec le menu “Soupe and Salade”, qui existe dans (presque) chaque restaurant et où on peut se servir à volonté au buffet. On goûte aussi le saumon fumé, qui est très, très fumé ! On apprendra plus tard que les islandais utilisent – faute de bois – du fumier pour la fumaison; cela explique le gout fort…

Juste en sortant des bains il commence à pleuvoir et c’est parti pour toute la soirée. Vu la météo on décide d’aller manger au restaurant Vogafjos Cowshed Cafe (avec vue directe sur l’étable de la ferme), mais aussi parce qu’on en a un petit peu marre des tortellini !

 

Conseil pratique:

27 | Faites comme les islandais dans les bains et piscines

Jour 16 | Reykjahlid – Skutustadir | à vélo | 34 km sur la N° 848 + 2h de marche | beau le matin, pluie à midi, beau l’après-midi et le soir

Départ à vélo, sans les sacoches, sous le soleil en direction du sud. A Höfdi on fait une petite marche dans une forêt luxuriante avec des bouleaux, mélèzes et sapins. On se croirait presque en Suisse, mais la vue sur les pseudo-cratères nous montre qu’on est bien en Islande !

On arrive à Skutustadagigar sous la pluie et avec le vent, mais on fait malgré tout une très belle balade dans ces étranges cratères verts. L’avantage de la pluie et du vent, il n’y a pas les moucherons, pour lesquels Myvatn est fameux – Myvatn veut dire « Lac des Moucherons ». C’est vrai que depuis que nous avons mis les pieds dans la région, nous n’avons pas vu le moindre de ces insectes ! Avant de repartir à vélo on aimerait quand même se réchauffer et manger une petite soupe, alors direction le seul bistro du coin. A ce moment 5 (!) bus avec des chinois arrivent en même temps et il n’est plus possible d’accéder au pot de soupe, pris d’assaut par les touristes – comme les toilettes d’ailleurs…

On s’arrête à Dimmuborgir : un lieu étrange avec des formations de lave, où on peut se promener sur des sentiers. C’est très touristique et on retrouve les touristes chinois ! Mais il suffit de quitter le sentier principal pour retrouver la tranquillité. Une montagne noire au loin nous intrigue et nous décidons d’aller voir de plus près.

Cette montage est très abrupte, très bizarre et il y a des gens en haut. On décide de grimper aussi et on prend le difficult path, qui est très raide, mais pas si difficile. En haut ça souffle terriblement et on découvre le Hverfell, un cratère d’une circonférence de 1 km. La vue sur toute la région est superbe, on a bien fait de suivre notre intuition !

De retour au camping Sony croise le propriétaire du lieu, un étrange personnage: « Oh, you are travelling by bike ? Be carefull, rain is coming – I can see it in the sky! »

 

Conseil pratique:

28 | A quelle météo faut-il s’attendre en Islande ?

 

Jour 17 | Reykjahlid – Husavik | à vélo | 57 km, dont 12 km de piste sur la N° 87 | pluie toute la journée

On part sous la pluie et on arrive sous la pluie. Malheureusement le proprio du camping avait bien lu dans le ciel… Le terrain est vallonné et après 12 km de goudron c’est : Malbik Endar ! Mais la piste est faite de terre battue, il faut juste faire gaffe aux nids de poules qui sont très nombreux. Paysage assez monotone, en plus il fait gris. Les seules attractions : on croise un engin qui rabote la piste, et des serres chauffées par géothermie.

On rejoint la route principale, la N° 85, et tout son trafic. Beaucoup de camions qui dépassent sans laisser de distance et qui nous aspergent. Les derniers kilomètres sont pénibles, en plus il y a des montées…

Au camping de Husavik, il n’y a pas un chat quand on arrive et on plante la tente. Le camping n’a pas l’air très accueillant, mais quel camping l’est sous la pluie ? Le plus important : il y a un grand séchoir, pour nos habits trempés c’est idéal ! La piscine n’est pas très loin et c’est la seule chose à faire pour sauver la journée ! Le hot pot à 41° en alternance avec l’Ysbad à 4° est trop bien et nous réconforte avec la météo.

 

Conseil pratique:

29 | La théorie de Skogar

Jour 18 | Husavik | ravitaillement et visite | pluie et vent toute la journée, timide soleil le soir

Nous décidons de prendre un jour de pause, enfin presque. On a deux ou trois choses à faire comme les courses pour les 5 prochains jours, parce qu’à Asbyrgi – notre prochaine destination – il n’y a pas de magasin. Nous allons aussi passer à l’Office du Tourisme pour quelques renseignements sur les départs des bus, car nous planifions de prendre, après Asbyrgi, le bus Straeto de la ligne 56 à Jökulsa à Fjöllum pour Akureyri et puis la correspondance jusqu’à Reykjavik.

L’après-midi est réservé à la visite du Musée de la Baleine et au hot pot de la piscine. Le soir on s’offre un bon repas au Restaurant Naustid : la soupe de poisson est excellente, l’arctic char (l’omble chevalier) délicieux et les légumes viennent tous des serres que nous avons vu hier.

Jour 19 | Husavik – Asbyrgi | à vélo | 63 km sur la route N° 85 | nuageux, puis beau

Le vent s’est calmé pendant la nuit et il fait sec. On reprend la route et on commence directement avec une montée. Sur 2 kilomètres il y a encore beaucoup de trafic: un va et vient de camions jusqu’à un immense chantier. La route suit ensuite la côte, ça monte et ça descend et il n’y a plus beaucoup de trafic, c’est très agréable. Un peu avant Manarbakki nous entendons de loin la centaine de moutons excités qui sont dirigés vers une ferme. On se demande quelle fin ils vont avoir ? Après un point de vue en haut d’une falaise, la route descend vers un joli lac et une immense plaine: le paysage devient un peu plus plat, mais aussi plus monotone.

Le camping d’Asbyrgi est un des plus beaux de l’Islande et bien équipé, il y a même une armoire chauffante pour sécher les habits, quel luxe ! Et il n’y a pas beaucoup de monde : c’est étonnant. Il est entouré de falaises d’une vingtaine de mètres de haut et on choisit une place où on devrait avoir le soleil du soir et du matin.

Jour 20 | Asbyrgi | à pied 5h30 | 19 km de Asbyrgi jusqu’au Canyon Jökulsa à Fjöllum | nuageux le matin, soleil l’après-midi et le soir

Départ pour la grande marche où il faut d’abord grimper cette falaise à l’aide de cordes et d’échelles. Reno grimpe de manière très élégante, Sony un peu moins… En haut on a une magnifique vue sur ce cirque naturel en forme de fer à cheval, avec son île rocheuse Eyjan au centre. Le cirque a été creusé par la rivière Jökulsa à Fjöllum, selon l’explication scientifique. Nous préférons l’explication mythologique, celle de “l’empreinte de Sleipnir”. Dans les sagas, Sleipnir est le cheval du dieu Odin, qui a laissé l’empreinte d’une de ces huit pattes.

Le sentier suit d’abord les falaises jusqu’au bout du cirque où on a une belle vue sur le lac Botnstjörn. Il coupe ensuite à travers la lande jusqu’à Kviar: un très beau point de vue sur le Canyon Jökulsa à Fjöllum. La rivière Jökulsa vient du glacier Dyngjujökull (où on a traversé l’outwash à vélo – voir Jour 11) et va jusqu’à la mer. Une goutte d’eau met 30 heures pour faire le trajet…

Le soleil pointe son nez pour le retour de la promenade. On suit le canyon, qui est le plus large de l’Europe.

Jour 21 | Asbyrgi | à pied | 7 km de Asbyrgi jusqu’au lac de Botnstjörn et 7 km de Asbyrgi sur l’île rocheuse Eyjan | beau

On déjeune sous un soleil radieux. La nuit a été un peu agitée, Reno a réveillé Sony à minuit : “Aurore Boréale !” Le temps de sortir de son sac de couchage la lumière est déjà moins intense. Mais Reno l’a bien vu ! Quelques jours plus tard tout le monde parle encore de l’aurore, dans les bus, dans les bistros…

Le matin nous profitons du soleil pour faire une balade à pied jusqu’au lac Botnstjörn. Les falaises sont impressionnantes aussi depuis en bas. Près du lac, qui est au pied des falaises avec des rochers pleins de mousses, il fait si froid et humide qu’on a l’impression d’entrer dans un congélateur ! Ambiance tranquille, mystique, mais très frisquette.

Après la sieste au soleil (très rare en Islande), on fait une promenade sur le rocher Eyjan. Depuis en haut on a une superbe vue sur tout le cirque. Il fait presque chaud avec la brise du sud, mais arrivé en bas, le vent souffle du nord. Ici le vent change d’un instant à l’autre, c’est impressionnant !

 

Conseil pratique:

30 | Comment bien dormir en Islande ?

Jour 22 | Asbyrgi – Grimstadir | à vélo | 61 km sur la F 864, dont 57 km de piste | beau le matin, pluie l’après-midi et le soir

Départ et “Boummm !” Le pneu arrière du vélo de Reno a littéralement explosé. Et cela à 600 mètres du camping. Il y a une balafre de 10 cm sur le pneu et il faut le changer. Heureusement on a un pneu de rechange, qu’on a trimbalé sur des centaines de kilomètres, mais là il est bien utile. Il faut aussi réparer la chambre à air. On pense que ce sont les cailloux volcaniques très abrasifs des étapes dans les hauts-plateaux qui sont les coupables ! Ce petit incident nous retarde d’une heure dans notre programme…

On commence par un paysage vallonné et le ciel s’assombri. On a à peine atteint le sommet que les premières gouttes tombent. Une piste rouge bifurque vers le point de vue de Hafragilsfoss. On visite la chute sous la pluie, mais elle est très belle et on a une superbe vue sur le canyon Jökulsa à Fjöllum.

2 kilomètres plus loin on arrive à Dettifoss, ce n’est pas la plus belle, mais bien la plus puissante chute de l’Islande. On a bien fait de prendre la piste F 864 qui passe à l’est, parce que la vue depuis là est spectaculaire et on peut être très proche de la chute. Elle est d’ailleurs dans la première scène du film “Prometheus” de Ridley Scott.

Le paysage devient plus plat et le vent de face nous nargue sur les derniers kilomètres. Le camping se trouve dans le hameau de Grimstadir, il est petit, humide et old style. Il ressemble plus à un terrain vague, et juste la petite maison typique des sanitaires islandais nous indique qu’on est bel et bien dans un camping – ah, oui – et aussi le monsieur qui passe le soir entre 19h et 20h en criant “charging“, pour encaisser la nuitée ! Mais voilà, quand on voyage à vélo on ne fait pas les difficiles, le prochain camping se trouve à 35 kilomètres… En plus, sa proximité avec la Ring Road fait que les gens arrivent très tard dans la nuit, mettent leur voiture – phares allumés – à 1 mètre de notre tente, parlent fort, claquent les portes, ouvrent mille et une fois les portes coulissantes de leur camper, parce qu’il faut encore faire la popote et tout ça bien après minuit… Enfin, bref, ce n’est pas notre meilleure expérience camping en Islande !

 

Conseil pratique:

31 | Du meilleur au pire: les campings islandais

Jour 23 | Akureyri – Reykjavik en 4 étapes | beau le matin, pluie le soir

Etape 1 : Grimstadir – Arrêt de bus Jökulsa à Fjöllum | à vélo | 4 km sur la F 864

Les 4 km de piste jusqu’à la Ring Road sont vite avalés. Nous avons par contre un peu de peine à trouver l’arrêt de bus, heureusement nous sommes en avance. Il y a bien un panneau Straeto à côté d’un terrain goudronné et 2 toilettes de chantier. L’horaire est affiché uniquement dans le sens Akureyri – Egilstadir  et nous devons aller dans le sens opposé?!?! Est-ce que le bus s’arrête vraiment ici ? Mieux vaut être sûr, car il n’y a qu’un bus par jour. Sony tente d’appeler la hotline, mais sur la ligne en anglais, personne ne répond… elle essaie alors la ligne islandaise, où une dame décroche après quelques secondes et elle parle anglais ! Sony s’excuse pour sa prononciation de Jökulsa à Fjöllum, mais la dame a compris où nous nous trouvons et elle confirme qu’il y a bien un arrêt et que le bus devrait passer à 10h41.

Etape 2 : Arrêt de bus Jökulsa à Fjöllum – Akureyri | en bus | 141 km en 2 heures sur la Ring Road

Le bus arrive une vingtaine de minutes plus tard: il est pile-poil à l’heure. Nous l’apercevons de loin et nous faisons de grands signes, pour qu’il s’arrête. En campagne, les bus Straeto ralentissent passablement avant les arrêts, mais si personne ne fait signe, ils continuent leur route sans s’arrêter, pour gagner du temps. On a de la chance, il n’y a pas d’autres vélos et les nôtres sont chargés à l’arrière du bus où il y a un rack pour mettre 4 vélos.

A Reykjahlid, il y a le Rettir : la désalpe des moutons. C’est une des plus anciennes traditions culturelles de l’Islande et c’est un jour de fête ! Les moutons passent tout l’été – sans surveillance – sur les montagnes et en septembre ils sont rassemblés dans des enclos pour être redistribués à leur propriétaire ! Il y a beaucoup d’Islandais et quelques touristes curieux, le chauffeur de bus passe au pas et nous avons l’occasion de bien voir le spectacle.

La Ring Road entre Reykjahlid et Akureyri est très vallonnée avec des montées parfois raides et on est content d’être dans le bus. A Akureyri nous avons 3 heures à attendre la correspondance qui nous amènera à Reykjavik. L’arrêt se trouve juste en face du Centre Culture et Conférences HOF et nous nous rappelons qu’il y a aussi un restaurant. C’est dimanche et il y a justement quelques Islandais endimanchés qui prennent le brunch. Ça à l’air trop bon et nous décidons de manger là. Nous sentons que nous sommes un peu en manque et nous nous ruons sur le buffet où nous goûtons de tout: de l’entrée au saumon froid, au rôti, aux pommes de terre et légumes, aux salades et fruits, sans oublier les desserts…

A Akureyri il fait beau et (presque) chaud, des adolescents du coin se divertissent en maillot près du port. On croise beaucoup de touristes américains et de membres d’équipage asiatiques, qui viennent sans doute des deux immenses bateaux de croisière amarrés au port. Par rapport à nos voyages précédents il y en a beaucoup plus, ça nous inquiètent quand même un peu, vu leur taille et leur côté plutôt invasif…

Etape 3 : Akureyri – Reykjavik Mjodd | en bus | 380 km en 6 heures 30 sur la Ring Road

Vers 16h on retourne à l’arrêt de bus: « Mince, deux cyclistes ! » Pas que nous avons quelque chose contre eux, mais sur les bus Straeto on ne peut pas réserver les places pour les vélos, elles ne sont même pas garanties. Mais ce couple de la Nouvelle-Zélande, qui a fait 36 heures de voyage, vient juste d’arriver avec le bus de Reykjavik – ouf ! Ils font du bike packing et sont en train de charger leurs vélos avec un grand nombre de petits sacs qu’ils accrochent partout sur le cadre et le guidon.

Le chauffeur est très sympa et nous donne un coup de main pour le chargement de nos vélos à l’arrière du bus. Il y pas mal de monde, surtout des familles islandaises et quelques collégiens. 6 heures 30 de bus nous attendent : c’est long ! A Stadarskali, un grand restoroute sur la Ring Road, nous faisons une pause d’une demi-heure, juste le temps de faire pipi et acheter un sandwich, parce que c’est la foule. Il commence à pleuvoir. Vers 23h on arrive dans la banlieue de Reykjavik où est situé « Mjodd », le terminus des bus Straeto. Il fait nuit, il pleut et nous n’avons pas envie de quitter le bus… En face du terminus nous apercevons une dizaine de voitures, phares et moteurs allumés, qui attendent les passagers islandais. 10 minutes plus tard il n’y a plus personne et nous nous sentons un peu perdu dans cette zone industrielle entourée de grandes artères à trois voies. Comment diable allons-nous trouver notre chemin jusqu’au Camping ?

Etape 4 : Reykjavik Mjodd – Reykjavik Camping | à vélo | 12 km

Bonne question ! Notre GPS n’a plus assez de batteries et on sort la carte « Greater Reykjavik », que nous nous sommes procuré au début de notre voyage. Mais sous la pluie, la carte est vite trempée et plus d’une grande utilité. Heureusement, en arrivant en bus, Sony a vu un panneau indiquant « Kopavegur ». Si elle se rappelle bien, le chemin vélo de Hafnarfjördur à Reykjavik passe par là. Nous décidons donc de rejoindre Kopavegur. Le panneau est juste de l’autre côté de la grande artère, mais pas facile de trouver le bon chemin dans ce labyrinthe de sens uniques. Mais nous y parvenons, tant bien que mal. Devant le panneau, nous nous arrêtons : nous avons remarqué que nous ne sommes pas très visibles dans le noir et sous la pluie. Le système D est demandé : nous montons une lampe frontale sur le guidon du vélo de Sony et l’autre, en mode rouge, à l’arrière du vélo de Reno. La route commence à monter et nous avons vu, toute à l’heure en étudiant la carte, qu’en haut il faut tourner sur le Nybylavegur qui nous mènera tout droit à Kopavegur. Mais les choses ne se passent pas comme prévu et 10 minutes plus tard nous avons complètement perdu le Nybylavegur et ne savons même pas où nous nous trouvons… Sony ressort la carte, sous un lampadaire, toujours sous la pluie et elle essaie de comprendre quelque chose. « Ah, m…, on a tourné à gauche sur la Nybylavegur – au lieu de tourner à droite ! » On fait demi-tour et là c’est bon : on est enfin dans la bonne direction. Nous filons maintenant comme des flèches et le seul avantage de notre virée nocturne est qu’il n’y a plus beaucoup de trafic. Au moins ça. Vers une heure du matin on arrive enfin au camping. Toujours sous la pluie on monte la tente et on tombe, crevé, sur nos matelas!

 

Conseil pratique:

32 | Transport de vélos avec les bus Straeto

Jour 24 | Reykjavik | à vélo | 13 km | pluie intermittente

Il a plu toute la nuit, il y a juste une petite accalmie pour le déjeuner. On mange notre bien aimé et délicieux Muesli dans la salle commune du camping, parce que tout est mouillé. La salle est d’habitude très occupée, mais à 10h c’est étonnamment calme.

Pour prendre la douche on préfère aller à la piscine, plutôt que de la prendre au camping, où les sanitaires sont parfois un peu limites. A la piscine il y a les hot pots – le plus chaud à 45° – et notre bien aimé Ysbad à 6°.

On passe l’après-midi au Kringlan, un des centres commerciaux de Reykjavik. Mais ça reste du lèche-vitrine, car dans nos magasins préférés il n’y a rien qui nous tente et surtout les prix sont prohibitifs !

Pour le souper on se rend au Café Loki pour que Reno puisse enfin goûter le Hakarl, cette fameuse spécialité islandaise de requin faisandé. Ce plat date de l’époque où l’Islande était vraiment pauvre et où les islandais ne faisaient pas la fine bouche, ils mangeaient tout. Le requin groenlandais n’a pas de reins et sa chair est toxique, mais il devient comestible après quelques mois enterré dans le sol. Reno prend le plat qui s’appelle “Braveheart” (l’intrépide) et qui est accompagné de Brennivin: heureusement parce qu’il y a quand même une forte odeur d’ammoniaque qui flotte sur ce plat et ça passe mieux avec le schnaps. Le gout de l’ammoniaque restera encore quelques jours dans la bouche de Reno. Une jeune femme asiatique a pris le même plat, mais sans le Brennivin et elle a fait quelques grimasses en avalant – mais elle a fini son plat !

 

Conseils pratiques:

33 | Camping de Reykjavik

34 | Les spécialités islandaises à ne pas manquer

Recette de Muesli pour 2 cyclotouristes pour 10 jours

 

Ingrédients :

12oo gr. de flocons d’avoine

600 gr. d’Ovomaltine

400 gr. de poudre de lait pour bébé (plus nourrissant que la poudre normale)

140 gr. de noisette ou amandes

200 gr. de noix de coco râpée

200 gr. de raisins secs

 

A la maison :

Mélanger tous les ingrédients dans un grand bol (c’est plus simple à préparer à la maison, parce qu’en voyage nous n’avons pas de grand bol…) et mettre dans un grand sac de type Ziplock.

 

En voyage :

Faire chauffer de l’eau et mettre 12 cuillères à soupe (correspondant à 1 portion de 137 gr.) dans un bol. Ajouter l’eau chaude et déguster !

Jour 25 | Reykjavik | à vélo | 14 km | beau le matin, pluie le soir

On fait le tour du vieux port à vélo. Sur le chemin on s’arrête pour acheter un pneu de rechange, parce qu’on a utilisé celui qu’on avait et on a décidé d’aller à Keflavik à vélo (via Grindavik et Blue Lagoon), donc encore 150 km à faire.

Derrière le port on découvre une colline verte, qu’on va voir de plus prêt: c’est la sculpture “Pufan” de l’artiste Olof Nordal, qui vaut la peine d’être visitée. En plus, depuis le sommet on a une belle vue sur le port.

A midi on mange une excellente “Lobster Soup” et un dessert au Skyr chez Seabarinn. Ce restaurant est assez curieux: les plats à base de poisson sont exposés dans le frigo, on commande au comptoir et on est servi une fois les plats cuisinés.

La halle de concert Harpa, que nous aimions bien visiter, n’est pas loin et on y fait un saut. Mais tout a changé: la visite ne se fait plus que guidée (donc payante), les toilettes gratuites sont fermées et le pipi coûte maintenant 300 ISK = 3 CHF. Heureusement on l’a bien visité en 2011 ! Pas de shopping non plus, tout est tellement cher et dans les magasins il y a plus de vendeurs que de clients ! Nous achetons seulement quelques livres de l’excellente Alda Sigmundsdóttir.

On se console avec une visite au Radhus (Hôtel de Ville) où une immense carte en relief de l’Islande est exposée et on essaie de refaire les trajets qu’on a fait à vélo.

Le soir au camping nous entendons le HUH ! Il doit y avoir un match au stade de foot, qui est juste à côté du camping. Nous faisons un saut et depuis les barrières nous voyons que l’Islande mène 2 : 0 contre l’Ukraine. Quelques fans ukrainien ont fait le déplacement et devant leur tribune il y a 5 rangées de policiers: c’est assez impressionnant ! Mais c’est encore plus impressionnant, pour Sony, de voir quelques policiers en manche courte – il ne fait que 10 degrés !

Jour 26 | Reykjavik – Grindavik (via Seltun / Krysuvik) | à vélo | 69 km | beau

Pour sortir de Reykjavik on prend le chemin vélo, qui commence un peu après le centre commerciale Kringlan. Il est fléché jusqu’à Hafnarfjördur, ça monte et ça descend, mais c’est très agréable à rouler. Après 12 km on arrive à Hafnarfjördur, où on monte la Strandagata, puis on prend l’Asbraut et pour finir la route N° 42 en direction de Krysuvik. La 42 n’est pas aussi tranquille que nous aurions souhaité. Beaucoup de camions vont chercher du gravier dans la carrière qui se trouve juste avant le panneau « Malbik Endar », le début de la piste. Il  y a une montée très raide, mais le gravier est présent seulement sur 2 km, le reste est goudronné. Nous avons déjà passé en 2011 et à l’époque ce n’était que de la piste: définitivement les choses changent vite en Islande, mais la vue sur le lac de Kleifarvatn reste magnifique.

On fait une pause à Seltun / Krysuvik où la terre est en ébullition. Un petit peu plus loin des taches oranges dans un pré nous intriguent. Ce sont 4 moines bouddhistes : un qui médite, un qui cueillette des herbes, un qui nettoie le tapis de la voiture et un qui nous prend en photo. Reno fait de même; la photo, pas le reste !

A travers les champs de coulées de lave couvertes de mousse, le paysage typique sur la presqu’île de Reykjanes, nous continuons notre route. Là aussi, la piste a disparu et a fait place au bitume. Ils ont même modifié le trajet, la route passe maintenant plus près de la mer, mais la montée assez raide au petit col avant d’arriver à Grindavik est encore bien là !

Conseil pratique:

37 | Comment aller de Reykjavik à Keflavik à vélo sans risquer sa vie

Jour 27 | Grindavik – Blue Lagoon (2 x !) | à vélo | 29 km | beau

Arrivée au Blue Lagoon vers 11h, mais n’ayant pas réservé par Internet, il n’y a pas de place avant 20h ce soir ! Ah, bon, il faut réserver maintenant ! Il parait que depuis 2016 c’est le cas – on n’était pas au courant… On décide de réserver de 20h à 23h et de revenir le soir. Et ce sera notre dernière visite puisque les prix sont astronomiques, 16000 ISK = 160 CHF pour 2 personnes. Dommage, c’est devenu une machine à fric… Mais quelle ambiance le soir avec le couché de soleil qui se mélange aux lumières du Blue Lagoon. 

 

Conseil pratique :

35 | Blue Lagoon, pourquoi pour nous, c’était la dernière fois

Jour 28 | Grindavik – Keflavik | à vélo | 53 km sur les routes N° 425 et 44 | beau, mais venteux

Dernière étape ! On a un léger vent de côté, parfois arrière et on avance bien. Reno lance : ” A midi on sera chez Alex !”. Nous avons déjà pris ces routes en 2005 et – là aussi – les pistes ont disparu et ont fait place à l’asphalte. Mais il y a maintenant beaucoup plus d’endroits à visiter, par rapport à notre premier voyage.

Nous découvrons ainsi Brimketill, un beau bassin naturel creusé par les vagues – mais attention, il n’est pas possible de s’approcher ou de se baigner à cause des vagues imprévisibles ; Gunnuvher, avec ses sources chaudes photogéniques, où on peut se promener dans la vapeur (prévoir une veste de pluie, c’est une expérience humide, mais sans danger si on reste sur la passerelle…) ; Reykjanesviti avec le plus ancien phare de l’Islande et de belles falaises, qui sont à admirer un peu plus loin.

A Reykjanesviti ça souffle furieusement, le vent est tellement froid qu’il fait mal aux reins. Ce vent nous agresse aussi sur la route – il vient maintenant de face – et pour faire les 24 km qui restent jusqu’à Keflavik, on met presque 3 heures ! C’est comme si la nature voulait nous montrer, une dernière fois, qui commande et nous rappeler qu’une étape apparemment facile devient difficile avec de mauvaises conditions. Le terrain est aussi plus vallonné et nous avançons péniblement. Au pont des continents, que nous avons déjà visité en 2005, nous nous arrêtons quand même, pour faire une petite pause. Le pont traverse la faille qui sépare les plaques tectoniques continentales: d’un côté l’Amérique et de l’autre l’Europe.

A Keflavik il y a un trafic fou, à cause d’une déviation, mais on arrive sain et sauf chez Alex. On réserve tout-de-suite le premier transfert du lendemain matin pour l’aéroport. On passe la soirée à démonter les vélos, les mettre dans les cartons (qui sont heureusement toujours là) et à paqueter nos sacoches dans les grands sacs. Repas, douche et dodo: demain on doit se lever à 3h.

 

Conseil pratique:

36 | Pourquoi il ne faut pas prévoir de trop longues étapes

Jour 29 | Keflavik – Genève | en avion | 2650 km en 3h15 | beau à Keflavik, pluie à Genève

Pas de déjeuner chez Alex, la salle à manger n’ouvre qu’à 4h30. Le transfert à 4h jusqu’à l’aéroport et le check-in se passent sans problèmes. Le vol avec Icelandair ne décolle qu’à 7h20, mais nous préférons venir assez tôt, quitte à attendre. Quand on voyage avec les vélos, tout est un peu plus compliqué et prend plus de temps. En 2009 on a presque raté l’avion, parce qu’il fallait trimballer les vélos à travers la halle d’enregistrement qui était noir de monde et où il fallait se frayer une chemin. Maintenant  l’aéroport est beaucoup mieux organisé – heureusement pour les cyclistes.

Par contre au contrôle de sécurité, les agents confisquent le couteau suisse que Sony a bêtement oublié dans son bagage à main… argh ! On prend le déjeuner dans un bar après le check-in,  pour la modique somme de 4960 ISK = 49 CHF; heureusement le cappuccino est très bon… La seule chose qui est gratuite à l’aéroport est l’eau: juste avant les toilettes il y a une fontaine où nous remplissons nos gourdes – et la plupart des touristes font la même chose. Nous admirons le lever de soleil et c’est déjà l’heure de l’embarquement

” Bless ” . Au revoir l’Islande ! Nous nous réjouissons de notre prochain voyage, qui nous mènera dans les Fjords de l’Est.

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